Savoir (s')aimer
- Catherine Regnier
- 9 févr. 2021
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 mars 2021
"Concentrez-vous sur la relation la plus merveilleuse que vous puissiez avoir : celle que vous avez avec vous-même.
Il ne s'agit pas d'être égoïste, mais de s'aimer soi-même.
Ce n'est pas la même chose.
Vous êtes égoïste précisément parce que vous ne vous aimez pas.
Plus vous vous aimez, plus l'amour se développera.
Alors, lorsque vous débuterez une relation, ce ne sera plus par besoin d'être aimé ; ce sera un choix.
Vous êtes complet.
Lorsque l'amour sort de vous, vous n'avez plus à en chercher de peur d'être seul.
Vous êtes heureux d'être seul et vous appréciez aussi le partage.", Don Miguel Ruiz
A la recherche du bonheur perdu
Nous avons tous besoin de nous sentir heureux et nous recherchons bien souvent à vivre ce bonheur tant souhaité au travers de projets, d'activités, de possessions, de relations.
Mais finalement, le bonheur est un état interne que nous poursuivons, et je suis convaincue que ce n'est pas la démarche adéquate que d'attendre que cet état survienne grâce à des faits et/ou personnes extérieurs.
Quand on fait quelque chose ou lorsqu'on entre en relation pour de "mauvaises raisons" (dont nous ne sommes pas conscient la plupart du temps : combler des manques, réparer nos blessures), tôt ou tard, les frustrations arrivent et le sentiment de vide nous envahit de nouveau, inévitablement .
Alors, pour retrouver la joie, nous nous lançons dans d'autres projets , d'autres acquisitions, de nouvelles relations...
Et, rebelote, le scénario se répète, inlassablement, inexorablement...
Nous sommes bloqués dans un cercle vicieux.
A mes yeux, si nous apprenons à
nous connaître,
guérir nos blessures,
nous estimer,
nous aimer,
...Alors nous cessons naturellement de chercher à combler un vide par quelque chose d'extérieur.
"C'est l'amour que vous exprimez qui vous rend heureux", Don Miguel Ruiz
Ainsi, et seulement ainsi, nous nous libérons de ces schémas répétitifs et pouvons profiter avec joie de ce que la vie nous présente.
"Chacune de vos relations peut être guérie, mais ce processus de guérison commence toujours par vous", Don Miguel Ruiz
L'amour de soi n'est ni égoïsme ni narcissisme
Souvent, quand on parle d'amour de soi, on observe bon nombre de réactions plus ou moins "vives", et on entend des termes comme égocentrisme, narcissisme, égoïsme.
Malheureusement, la plupart d'entre nous n'a pas appris la différence et la confusion règne bien souvent.
Explorons donc ces notions...
L'amour de soi
L’amour de soi, c’est s’accepter tel que l’on est, sans nous juger ni nous culpabiliser, avec nos imperfections à chaque instant et quelle que soit la situation.
[Pour comprendre l'amour de soi au travers de la relation à notre corps, voir aussi cet article : Vivre notre corps autrement]
Il ne s'agit pas de verser dans l'autocomplaisance mais simplement accueillir ce que nous sommes, y compris nos parts d'ombre.
Savoir s'aimer se reflète à travers des comportements tels que :
rester à notre écoute pour répondre à nos besoins réels et non aux caprices ou diktats de notre ego ;
ne pas chercher à nous changer pour faire plaisir à d'autres ;
toujours faire du mieux que nous le pouvons, dans la situation actuelle selon nos capacités et nos limites du moment.
"M'aimer, ce n'est pas me regarder le nombril, c'est accomplir ce qui me grandit pour rester vivant.
C'est me reconnaître et toucher l'humanité en moi", Fabrice Midal
Égoïsme
A l'inverse, l'égoïsme est un état où l'on recherche par tous les moyens (parfois même au détriment d'autres personnes) à répondre à nos désirs ou caprices.
Ces derniers sont issus de notre mental / égo et sont à distinguer de nos véritables besoins.
Pour en donner un exemple :
Vous êtes fatigué(e) et vous décidez de ne pas rendre votre visite habituelle à votre proche qui s'ennuie : dans ce cas, vous êtes à l'écoute de votre besoin (repos) et vous vous respectez.
Vous vous sentez abandonné(e) par votre compagne(on) qui travaille beaucoup / qui passe du temps sur une activité qu'il/elle aime. Ce serait égoïste d'exiger de réduire son temps de travail / loisirs. Vous pouvez exprimer votre préférence, mais votre conjoint(e) n'est pas égoïste s'il/elle a besoin de travailler / prendre du temps pour elle/lui et ne répond pas à votre demande. Si vous dépendez de lui pour être heureux/se, vous vivez dans la peur de ne pas être aimé(e) plutôt que dans l'amour de vous-même. Vous aimer serait d'accepter l'absence ponctuelle et trouver des activités plaisantes.
Par un comportement égoïste, nous exprimons beaucoup d’attentes (implicites ou explicites) et par conséquent, nous sommes vite déçus quand les autres ou les situations ne répondent pas à nos désirs.
"Nous ne savons même pas nous respecter: nous nous méprisons sans toujours nous en rendre compte.
Nous sommes durs avec nous-mêmes, bien plus durs que nous oserions l'être avec quiconque.
Nous ne nous écoutons pas et nous attendons de l'autre qu'il nous écoute.
Nous ne trouvons pas la paix en nous, et nous en voulons aux autres de ne pas nous foutre la paix, ni nous apprécier.
Mais est-ce que nous nous foutons nous-mêmes la paix ?
Nous nous écrasons et nous écrasons les autres, sans même nous en rendre compte. Même quand nous nous prétendons habités par l'esprit du sacrifice.", Fabrice Midal
Ainsi, satisfaire nos propres besoins sans dépendre de quelqu’un d’autre reflète un comportement basé sur l’amour de soi.
A l'inverse, attendre que les autres satisfassent nos propres désirs ou retirer quelque chose à quelqu’un sans son accord représentent des attitudes égoïstes. Bien qu'elles soit parfois assimilées à un sacrifice de soi.
Narcissisme
Admiration excessive (de l'image) de soi, associant survalorisation de soi et dévalorisation de l'autre.
On n'est donc plus dans l'acceptation de soi, associée à l'amour de soi puisque nos imperfections sont ici niées ou refoulées, afin de donner l'image la plus "brillante" de soi à autrui.
Dans son livre Devenez narcissique, sauvez votre peau", Fabrice Midal distingue parfaitement les deux concepts :
"La légende de Narcisse n'interdit pas de s'aimer.
Au contraire, elle raconte la nécessité, voire l'obligation de se rencontrer. De s'accepter.
De faire la paix avec soi plutôt que de rester morcelé.
Quand il voit pour la première fois son reflet dans le plan d'eau, Narcisse ne se reconnaît pas : ce reflet est pour lui celui d'un étranger.
Curieux ? Au contraire !
Mon expérience dans l'enseignement de la méditation me confirme que la plupart d'entre nous ne se connaissent pas, ignorent leurs ressources, leurs talents, leurs richesses intérieures, leur beauté."
Nous sommes les seuls responsables de nos ressentis
S'aimer est donc une voie "royale" pour accéder au bonheur.
Car quand nous nous aimons vraiment, sans jugement et nous acceptons tels que nous sommes, alors nous pouvons réellement aimer autrui, sans le juger et l'accueillir tel qu'il est.
[Voir aussi l'article Vivement le jugement dernier 😉]
Nous n'attendons plus de l'autre personne ou d'une situation extérieure qu'elle comble un vide, guérisse une blessure inconsciente.
C'est la raison pour laquelle, souvent, ce cheminement passe par la guérison de nos blessures.
[Article dédié ici : Ces blessures d'enfance qui dirigent notre existence...]
De plus, lorsque nous réalisons que tout ce qu'on reçoit de l'extérieur n'est qu'une interprétation personnelle des événements extérieurs, conditionnée par nos croyances et notre état d'esprit, nous comprenons que notre bonheur ne dépend que de nous-même et non du monde extérieur !
[ Voir aussi Ces croyances qui dirigent notre vie]
En effet, notre état d'être dépend avant tout du regard porté à ce qui survient dans notre vie et non aux situations ou aux relations par elles mêmes.
Ainsi, à mes yeux, ce n'est qu'après avoir intégré tout cela qu'on peut vivre pleinement et aimer véritablement.
Aimer la vie, aimer autrui.
"Tant que nous ne nous rendons pas compte que tout est en nous et que nous sommes responsables de notre vie, nous ne pouvons pas envisager de changer notre vie.
Tout simplement parce que l'on ne peut pas changer les autres autour de nous.
Le jour où nous nous rendons compte que tout vient de nous, une grande frayeur et un grand pouvoir nous sont donnés en même temps[...]
Et l'amour, l'amour complet et divin est au bout du chemin.
C'est la reconnaissance de l'étincelle divine qui existe à l'intérieur de chaque être humain.
Cette étincelle, nous ne pouvons la voir dans les autres que lorsque nous la sentons à l'intérieur de nous-mêmes.
Et nous ne pouvons la sentir que lorsque nous sommes débarrassés de nos propres blessures.", Patricia d'Angeli
Aller plus loin
Et pour comprendre l'amour de soi au travers de la relation à notre corps : Vivre notre corps autrement
D'autres articles autour du développement personnel dans cette catégorie !
Je serai heureuse de lire vos commentaires et partager avec vous !
(il faut s'inscrire au blog pour pouvoir commenter, et également avoir accès au forum avec les autres membres du blog, ...mais cela ne vous engage à rien !)
Photo du post Gouttes givrées, 8 février 2021
C’est toujours un vrai délice de venir butiner sur votre blog et de d’aller de fleurs 🌺 en fleurs 🌹et de s’enivrer de ce délicieux nectar. Belle fêtes de Noël chère Catherine. Merci pour ces richesses 🎅 🎄 ✨🎶🥳🧚♀️
En effet, super post ! 🙏
C'est très profond, merci Catherine 🙏
MERCI Ségolen,...Résonances comme tu dis !!
Encore un magnifique post 🙏 Résonance, résonance .... 😏😁😊