"Ce n'est pas l'incrédulité qui est dangereuse dans notre société, c'est la croyance.", George Bernard Shaw
Comme abordé dans de précédents articles, nous vivons dans une réalité subjective, propre à chacun.
En effet, ce que nous croyons être la réalité :
n'est que la représentation que nous nous faisons du monde,
très partielle, réductrice,
et différente de l'image de monde qu'a toute autre personne.
Pourquoi ne voyons-nous pas le monde tel qu'il est vraiment ?
Parce que la réalité se retrouve déformée par :
les limites de nos perceptions sensorielles, [Explications détaillées dans le post Reprogrammez votre cerveau...et changez votre vie ];
Les filtres issus de nos conditionnements, [Voir notamment les articles Ces mémoires qui nous gouvernent & C'est l'inconscient qui décide !]
des systèmes de croyances que nous nous sommes bâtis.
C'est ce dernier aspect, fondamental, que je souhaite développer aujourd'hui.
"Comme le miroir, le monde ne nous renvoie que la représentation qu'en fabriquent nos perceptions personnelles, nos croyances et nos humeurs.
Le vrai pouvoir de changer les choses se découvre et s'exerce à l'intérieur de soi, sur l'intérieur de soi." Paul Degryse
Mais au fait, qu'appelle-t-on une croyance ?
“Je crois que les êtres humains sont fondamentalement bons” ;
” Je crois que notre avenir est lumineux” ;
“On ne peut compter sur personne”
“Le monde est cruel” ;
“Je ne crois pas au hasard” ;
“Les cordonniers sont les plus mal chaussés”,
"Les garagistes sont des filous"...
La croyance est le fait de croire, c'est-à-dire de tenir quelque chose pour réel et vrai.
Dans le domaine de la religion, la croyance synonyme de foi.
Mais les croyances vont bien au delà des aspects religieux.
En effet, une croyance désigne des opinions vécues comme des convictions intimes, des certitudes, non rationnelles excluant le doute.
La croyance peut porter sur :
L'existence de quelque chose : par exemple, une terre plate...
La réalité de quelque chose d'abstrait : par exemple que toutes les femmes ont l'instinct maternel. Ou "Je ne crois que ce que je vois"...
La croyance est une manière de penser qui affirme, sans esprit critique, des "vérités" ou l'existence de choses ou d'êtres sans avoir à en fournir la preuve et indépendamment des faits pouvant infirmer cette croyance.
De fait, la croyance s'oppose au savoir rationnel et à la certitude objective.
Si l'objet de la croyance n'est pas accessible à l'expérience ou analysable de manière scientifique (par exemple l'existence d'une vie après la mort), il n'est pas possible de prouver que la croyance est fausse.
On parle alors de croyances non réfutables.
"Les gens ne voient que ce qu'ils sont préparés à voir.", Ralph Waldo Emerson
Les croyances, fondations de notre psychisme
"Vous êtes ce que vous croyez être.
Les humains sont des magiciens puissants.
Lorsque vous croyez être qui vous êtes, c'est effectivement ce que vous devenez.
Vous êtes capable de vous transformer en ce que vous êtes maintenant.
Mais ce n'est pas votre raison qui contrôle votre puissance ; ce sont vos croyances.
Vous voyez que tout tourne autour de la croyance.
Quelles que soient les choses auxquelles nous croyons, ce sont elles qui gouvernent notre existence, qui dirigent notre vie.
Le système de croyances que nous nous créons est comme une petite boite dans laquelle nous nous enfermons ; nous ne pouvons pas nous en échapper car nous croyons en être incapables.
Telle est notre situation.
Les humains créent leurs propres limites, leurs propres frontières.
Nous décidons ce qui humainement possible ou non.
Puis, comme nous le croyons, cela devient vrai pour nous.",
Don Miguel Ruiz dans La maîtrise de l'amour - Apprendre l'art des relations
Dans notre système de croyances, certaines sont essentielles : elles forment les “murs porteurs” de notre personnalité et resteront presque immuables.
Par exemple, "je crois que je suis une mauvaise personne si je mens"
D'autres, plus "superficielles", évolueront avec le temps et l’expérience.
"Je crois que je suis un piètre orateur"
[Plus de détails dans l'article Notre structure psychologique selon les Niveaux logiques]
Nous évitons souvent de remettre en question nos croyances, car celles-ci définissent les “permissions” et limites que nous nous accordons.
En réalité, il n'y a pas de limites : nous sommes à la fois prisonnier de nos croyances et le geôlier ...
Notre liberté est à notre portée !
Encore faut-il prendre conscience de ces croyances et en quoi elles nous limitent.
Fonction utile des croyances
Une croyance peut être comparée à un vêtement : vous l'adoptez parce qu'elle vous sert à un moment T.
Pratique !
Par exemple, vous mettez des gants lorsque vous avez froid.
Là où ça devient problématique, c'est que non seulement nous ne nous rendons pas compte que nous avons adhéré une croyance, mais qu'en plus, notre cerveau a tendance à conserver cette croyance.
Il va jusqu'à la maintenir même dans des situations où elle n'a plus d'utilité, voire pourrait être carrément préjudiciable.
Imaginez-vous avec vos gants en laine sur une plage à l'Ile Maurice !
Et que vous gardez ces gants en laine alors qu'ils prennent feu !!
Si on transpose à une croyance : vos parents vous apprennent qu'il ne faut pas répondre à un inconnu pour vous protéger des dangers de personnes mal intentionnées...
En conservant cette croyance, à un degré extrême, vous pourriez avoir peur ou vous méfier de toute nouvelle personne qui entre dans votre vie.
Pire encore, vous pourrez même déformer les faits de façon à les faire rentrer dans la "petite boite de vos croyances", de peur d'y toucher et de les remettre en cause.
De fait, la réalité sera encore plus distordue pour qu'elle ne "dérange" pas l'ordre établi de votre système de croyances.
"Afin de maintenir notre scénario de vie, scénario totalement inconscient et le seul au fond que nous ayons :
nous projetons à l'extérieur nos croyances intérieures ;
nous attirons des événements extérieurs compatibles avec notre scénario ;
nous interprétons les événements extérieurs", Christian Flèche
Pour reprendre l'exemple des gants en laine, vous allez vous persuader qu'ils sont utiles pour vous protéger des UV et les porter même sous un soleil écrasant et une température tropicale, aussi absurde que cela puisse paraitre.
Ou, si on reste sur l'exemple de la croyance "méfiance envers les inconnus", vous allez vous convaincre que les personnes que vous rencontrez n'étaient pas dignes de confiance ou essaient de vous manipuler / porter préjudice.
Et même trouver tout un tas de preuves qui montrent que vous aviez raison de vous méfier !!!!
Ici un petit conte qui illustre parfaitement ce travers : Le conte des deux regards
"Percevant en effet son environnement à travers le triple filtre de ses perceptions, de ses valeurs et de ses raisonnements personnels, chaque individu agira sur cet environnement directement en fonction de l'interprétation qu'il en fait, et celui-ci lui renverra, en retour, la validation de sa vision initiale, renforçant ainsi les filtres qui ont façonné celle-ci.", Paul Degryse
Comment reprendre le pouvoir sur nos croyances ?
Il s'agit de modifier notre posture en prenant conscience de notre système de croyances.
Premier pas, mais non le moindre !
Réaliser que nous sommes sans limites et que nous posons ces "cadres", souvent inconsciemment, parce qu'ils nous sont utiles mais uniquement dans une situation ou un type de situation donné.
Ensuite, être capable de les modifier selon notre gré, en ne gardant que celles qui nous sont bénéfiques, jusqu'à ce qu'elles soient remplacées par d'autres plus adéquates.
Et aussi,
Explications détaillées et pistes pour travailler sur vos croyances dans mon autre article Reprogrammez votre cerveau...et changez votre vie)
Voir aussi Processus de changement : du deuil à la renaissance pour mieux appréhender les mécanismes en jeu
Par exemple, j'ai choisi la croyance que "toute expérience, 'bonne ou mauvaise' est une occasion d'apprentissage".
Je suis consciente que cette croyance m'est bénéfique car elle me permet de ne pas considérer un échec comme une chute mais une opportunité de grandir et évoluer et également de rester ouverte à toutes formes de nouvelles connaissances en ne tenant rien pour acquis.
Toutefois, il ne s'agit pas de toujours douter de tout et remettre en cause ce que j'ai déjà appris sous prétexte que chaque expérience va offrir du nouveau.
Donc, garder en tête que cette croyance est utile et des "limites" qu'elle comporte pour ne pas se laisser piéger.
En guise de conclusion
Un extrait d'un de mes auteurs chouchous, Don Miguel Ruiz dans le 5ème accord toltèque
"A une certaine époque, le pouvoir des croyances était totalement entre vos mains.
Mais après avoir été éduqué jusqu'à faire partie intégrante de l'humanité, le pouvoir que vous aviez sur vos croyances s'est transféré à tous les symboles que vous avez appris, jusqu'au point où ce sont ces symboles qui ont pris le pouvoir sur vous.
En vérité, le pouvoir de vos croyances s'est transmis à tout ce que vous savez et, depuis, ce sont vos connaissances qui dirigent votre vie.
Nous apprenons à devenir membres de notre société. Nous apprenons donc une langue, une religion ou une philosophie, nous assimilons une certaine manière d'être, et nous structurons tout notre système de croyances en fonction de ce qu'on nous a dit.
Nous n'avons aucune raison de douter de ce que les autres nous disent, jusqu'au moment où nous connaissons notre premier grand chagrin, quand nous découvrons qu'une des choses qui nous a été dite n'est pas vraie [exemple du Père Noël].
Si vous vous demandez parfois pourquoi vous vous sentez si mal, c'est parce que vous vous racontez une histoire qui n'est pas vraie mais à laquelle vous croyez.
La vérité c'est que votre rêve [nom donné par les toltèques à notre "vision individuelle de la réalité"] est déformé.
Ce n'est en soi ni bon, ni mauvais, ni juste ni faux car cela arrive à des milliards d'autres personnes.
Vous n'êtes pas seul à vous trouver dans cette situation, ce qui est une bonne nouvelle.
Au cours du processus de notre domestication, notre système de croyances devient le livre de lois qui gouverne notre vie.
Quand nous nous conformons au règles de notre livre, nous nous récompensons ; dans le cas inverse, nous nous punissons.
Notre système de croyances devient donc notre grand juge intérieur, mais aussi notre plus grande victime, puisqu'il commence par nous juger puis nous punir.
Il nous prive de notre liberté et nous réduit en esclavage.
Il prend le contrôle de notre moi réel de notre vie alors que lui-même n'est pas réel !
Notre vrai moi demeure caché dans notre esprit.
Si nous développons la conscience que nous insufflons notre pouvoir personnel dans tout ce que nous croyons, il nous sera sans doute plus facile de soustraire notre pouvoir à tous ces symboles qui n'auront dès lors plus aucune emprise sur nous.
Ils obéiront à leur créateur, c'est-à-dire notre moi réel, et ils rempliront alors leur fonction réelle : un outil au service de notre communication.
Le fait de constater que c'est nous qui créons la structure de notre système de croyances nous aide à retrouver foi en nous-mêmes.
Et, à partir du moment où on a foi en soi-même et non plus en un système de croyances, on n'a plus aucun doute quant à l'origine de ce pouvoir et on peut alors démanteler cette structure.
Une fois que la structure de notre système de croyance a disparu, on devient très souple.
On peut créer tout ce que l'on veut ; on peut faire tout ce qui nous chante.
On peut investir sa foi dans ce que l'on a envie de croire.
C'est notre choix.
Si on cesse de croire à tout ce qui nous faisait souffrir, alors, comme par magie, notre souffrance disparait."
Ainsi, en choisissant les croyances qui nous font du bien, nous pouvons devenir un rêveur éveillé de notre vie ou un artiste de notre rêve comme diraient les toltèques.
Illustration de livre de John Ron Source ici
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