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  • Photo du rédacteurCatherine Regnier

Quand notre cerveau nous joue des tours

Dernière mise à jour : 30 sept. 2020

"Il convient de préparer d'abord le cerveau de l'homme avant que d'y rien imprimer. Il faut premièrement apprendre à douter avant d'apprendre à croire tout.", Ludvig Holberg

Poursuivons notre voyage au cœur des biais cognitifs, c'est-à-dire dans le cerveau !


Qu'appelle-t-on biais cognitif ?


Le concept a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky pour expliquer certaines décisions irrationnelles prises dans le domaine économique.

Depuis, une multitude de biais intervenant dans plusieurs domaines ont été identifiés par la recherche en psychologie cognitive et sociale.


J'ai trouvé cette excellente explication sur le site de la Toupie :


"Un biais cognitif est une forme de pensée qui met en œuvre de manière systématique des distorsions dans le traitement de l'information.


Il correspond à une sorte de court-circuit mental qui assure un traitement immédiat des informations internes (notre mémoire) ou externes (notre environnement) dont nous disposons à un moment donné pour faire le plus rapidement possible une analyse de la situation qui soit cohérente avec notre vision du monde.

Notre cerveau interprète notre environnement en le simplifiant et forme des stéréotypes, des préjugés, des croyances, des catégorisations qui servent à ordonner le monde qui nous entoure.


Les biais cognitifs sont généralement inconscients.


Certains de ces biais trouvent leur origine dans la préhistoire où ces raccourcis dans le traitement de l'information se révélaient efficaces pour la survie de l'homme dans le milieu naturel. Transportés jusqu'à nous par l'évolution humaine, ils se montrent souvent inadaptés au monde artificiel contemporain.


Ils peuvent conduire à des erreurs de perception, de raisonnements, d'évaluation, d'interprétation logique, de jugement, d'attention etc., à des comportements ou à des décisions inadaptés.

Le biais, qui a un caractère systématique, ne doit pas être confondu avec l'erreur qui est aléatoire.


Les biais cognitifs sont largement exploités dans certaines activités humaines pour doper les ventes, séduire voire tromper les clients ou ceux à qui elles s'adressent :

  • la publicité pour faire passer plus facilement les messages,

  • les sociétés de jeux de hasard qui profitent des biais liés à la méconnaissance des lois statistiques,

  • les médias pour attirer l'attention et rendre important ce qui ne l'est pas nécessairement,

  • la politique pour accroître l'efficacité des discours,

  • etc."



Attention, liste à la Prévert !

25 biais cognitifs fréquents 



Le biais de confirmation : tendance à prendre en considération uniquement les informations qui confirment les croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent.


L'illusion de savoir consiste à se fier à des croyances erronées pour appréhender une réalité et à ne pas chercher à recueillir d'autres informations. La situation est jugée à tort comme étant similaire à d'autres situations connues et la personne réagit de la façon habituelle.


L'erreur fondamentale d'attribution consiste à surestimer les facteurs personnels (tels que la personnalité) pour expliquer le comportement d'autres personnes et à sous-estimer les facteurs conjoncturels.


Le biais de conformisme : consiste à se comporter et peut-être même penser (!!!) comme les autres le font. Post dédié ici


Le biais de croyance se produit quand le jugement sur la logique d'un argument est biaisé par la croyance en la vérité ou la fausseté de la conclusion. Ainsi, des erreurs de logique seront ignorées si la conclusion correspond aux croyances.

(Maintenir certaines croyances peut représenter une motivation très forte : lorsque des croyances sont menacées, le recours à des arguments non vérifiables augmente ; la désinformation, par exemple, mise sur la puissance des croyances : Pourquoi la désinformation fonctionne ?)


Le biais d'autocomplaisance où l'on s'attribue le mérite de nos réussites ... contrairement à nos échecs, qui, eux, sont attribués à des facteurs extérieurs défavorables.


Le biais de négativité qui donne plus de poids aux expériences négatives qu'aux expériences positives et à s'en souvenir davantage.


L'effet de halo quand la perception d'une personne ou d'un groupe est influencée par l'opinion que l'on a préalablement pour l'une de ses caractéristiques. Par exemple, une personne au physique séduisant sera perçue comme intelligente et digne de confiance. L'effet de notoriété est aussi un effet de halo.


Un excellente vidéo explicative de David Louapre ici :



L'effet Barnum (ou effet Forer) consiste à accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à soi-même. Les horoscopes jouent sur ce phénomène.


Le biais rétrospectif :une fois un événement survenu, nous surestimons notre capacité à l'avoir jugé prévisible ou probable.


L'illusion de corrélation consiste à percevoir une relation entre deux événements non reliés ou encore à exagérer une relation qui est faible en réalité.


L'excès de confiance ou comment surestimer ses capacités.

Des expériences ont montré que, dans divers domaines, beaucoup plus de la moitié des participants estiment avoir de meilleures capacités que la moyenne. Ainsi, plus que la moitié des gens estiment avoir une intelligence supérieure à la moyenne.


L'effet Dunning-­Kruger est le résultat de biais cognitifs qui amènent les personnes les moins compétentes à surestimer leurs compétences et les plus compétentes à les sous-estimer. Ce biais a été démontré dans plusieurs domaines..


L'aversion de la dépossession (ou effet de dotation) désigne une tendance à attribuer une plus grande valeur à un objet que l'on possède qu’à un même objet que l'on ne possède pas.

Ainsi, le propriétaire d'une voiture pourrait estimer la valeur de celle-ci comme étant plus élevée que ce qu'il serait disposé à payer pour une voiture équivalente.


Le biais de cadrage est la tendance à être influencé par la manière dont un problème est présenté.

Par exemple, la décision de subir un acte chirurgical peut être affectée par le fait que cette chirurgie soit décrite en termes de taux de succès ou en terme de taux d'échec, même si les deux chiffres fournissent la même information.


Le biais d'ancrage lorsqu'on utilise une information comme référence. Il s'agit généralement du premier élément d'information acquis sur le sujet.

Ce biais peut intervenir, par exemple, dans les négociations, les soldes des magasins ou les menus de restaurants. (Dans les négociations, faire la première offre est avantageux.)


Une autre très bonne vidéo de David Louapre à ce sujet :


Le biais de représentativité : ce raccourci mental consiste à porter un jugement à partir de quelques éléments qui ne sont pas nécessairement représentatifs.


Le biais de la disponibilité en mémoire consiste à porter un jugement sur une probabilité selon la facilité avec laquelle des exemples viennent à l'esprit.

Ce biais peut, par exemple, amener à prendre pour fréquent un événement récent.


Le biais de statu quo quand on préfère laisser les choses telles qu'elles sont, un changement apparaissant comme apportant plus de risques et d'inconvénients que d'avantages possibles.



Le biais d'omission lorsqu’on considère que causer éventuellement un tort par une action est pire que causer un tort par l’inaction.


Le biais de faux consensus quand on croit que les autres sont d'accord avec nous plus qu'ils ne le sont réellement.

Ainsi, des groupes politiques ou religieux peuvent avoir l'impression d'avoir un plus grand soutien qu'ils ne l'ont en réalité.


La croyance en un monde juste est la tendance à croire que le monde est juste et que les gens méritent ce qui leur arrive.

Des études ont montré que cette croyance répond souvent à un important besoin de sécurité. Différents processus cognitifs entrent en œuvre pour préserver la croyance que la société est juste et équitable malgré les faits qui montrent le contraire.



L'effet boomerang est le phénomène selon lequel les tentatives de persuasion ont l'effet inverse de celui attendu. Les croyances initiales sont renforcées face à des preuves pourtant contradictoires.


L'illusion de contrôle est la tendance à croire que nous avons plus de contrôle sur une situation que nous n'en avons réellement.


L'effet de simple exposition est une augmentation de la probabilité d'un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet.

Ce biais cognitif peut intervenir notamment dans la réponse à la publicité.


Le biais cognitif est un concept différent de celui de distorsion cognitive qui a développé dans le champ de la psychologie clinique.




Les autres posts sur les biais cognitifs et psychologie sociale :

Ainsi qu'une lecture qui pourrait vous 😉intéresser : Reprogrammez votre cerveau...et changez votre vie

"Celui qui change son cerveau change sa vie"., Rick Hanson

Je serai heureuse de lire vos commentaires et partager avec vous !


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