"Dans un certain sens, l'homme est un microcosme de l'univers ; donc l'homme est une idée de l'univers. Nous sommes enveloppés dans l'univers.”, David Bohm
Karl Pribram et David Bohm ont respectivement mené des recherches dans les domaines de la physique quantique et des neurosciences.
Pourtant, ils ont abouti à la même conclusion : l'univers perceptible et mesurable est un hologramme, une "illusion"développée à partir d'une réalité profonde sous-jacente.
Ainsi, Bohm & Pribram postulent que nos cerveaux construisent une réalité "concrète" irréelle et que la réalité objective n'existe pas.
Le cerveau est un hologramme enveloppé dans un univers holographique.
Pour commencer: qu'est-ce qu'un hologramme ?
En 1947 est né le principe de l'holographie : l'ingénieur britannique Dennis Gabor s'est vu décerner le prix Nobel de physique en 1971 pour cette découverte.
L’holographie est un procédé physique qui permet d’enregistrer sur une surface – grâce à un type de lumière spécifique, le laser – les informations concernant le volume d’un objet.
Si cette surface est éclairée avec le même type de lumière, elle générera l’hologramme de l’objet, dont le volume sera projeté virtuellement dans l’espace.
L’ensemble des informations relatives à l’objet est intégralement enregistré en chaque point de la surface dite plaque holographique.
Vous pouvez donc briser cette surface en milliards de fragments, chacun d'entre eux contiendra toujours – dans une version plus petite – l’image d’origine dans son intégralité.
Autrement dit : le tout est engrammé dans la partie, et la partie est incluse dans le tout.
Ce principe s'applique également aux trois noirs et on peut le définir de la façon suivante :
« Toutes les informations contenues dans le volume d’un trou noir peuvent être exprimées en termes d’information (…) sur l’horizon du trou noir, conservant ainsi l’information comme « empreinte holographique » », Gerard’t Hooft
Bohm et le holomouvement
David Bohm, une des figures de la physique quantique, considérait que l'esprit et la matière sont interdépendants et reliés, sans effet de causalité. Il distingue :
L'ordre implicite (ou implié) est au-delà de l'espace-temps. On peut l'imaginer comme un "vide" rempli de toutes les potentialités.
L’ordre implié se comporterait comme un hologramme géant, parce que chaque fragment contiendrait toujours la totalité de l’information d’origine.
Toute forme de séparation ne serait donc qu’illusion, dû aux limites perceptives de l’observateur. A un niveau de réalité plus profond – l’ordre implié – tout serait en fait lié.
L’ordre explicite, manifeste, déployé : l’univers tel que nous le percevons et mesurons, articulé autour de l'espace-temps, mais créant une réalité qui nous semble séparée et indépendante.
L'espace-temps de l'ordre explicite se développerait à partir de l'ordre implicite.
"L'univers est indivisible, même si nous pouvons le représenter par différents composants. En particulier, cela signifie qu'au niveau de la théorie quantique, le sujet qui observe et l'objet observé ont une influence irréductible l'un sur l'autre. Il est donc impossible de séparer la perception de l'action.”, David Bohm
N'importe quel événement, objet ou entité, observable et descriptible, est issu d'un flux uni, indéfinissable et inconnu, le holomouvement.
Cette manifestation, ou projection, se réalise selon un processus par lequel les particules subatomiques se « dissolvent » sans cesse dans l'ordre implicite pour ensuite se « cristalliser » et donc prendre forme dans l'ordre explicite.
Karl Pribram et le cerveau holonomique
"La conscience et l’intelligence sont antérieures au cerveau mais celui-ci est une structure permettant de les manifester et d’en exprimer les contenus.”, David Bohm
Karl H. Pribram, pionnier de la recherche sur le cortex cérébral, a développé le modèle holonomique du cerveau selon lequel notre cerveau fonctionne en suivant les mêmes principes de mathématiques quantiques qu'un hologramme.
Nos mémoires seraient "stockées" sous forme de modèles d'interférences résultant d'ondes quantiques produites par des vibrations dans la structure du cerveau.
Pour lui, nos sens créent l'illusion du monde qui nous entoure...
Là où le modèle holographique devient vertigineux, c'est quand il permet de comprendre des phénomènes dits "paranormaux" tels que télépathie, précognition, psychokinésie, connexion et unité avec l'Univers décrites lors d'expériences mystiques.
"S'il est vrai que le phénomène quantique s'applique à tous nos processus psychologiques, à ce qui se passe dans le système nerveux, je dirais alors que nous avons un parallèle avec le type d'expériences que les gens appellent expériences spirituelles...
Parce que les conceptions qui sont nées de l'observation du niveau quantique - et donc du niveau neurologique, et maintenant qu'il se situe aussi au niveau psychologique - semblent avoir beaucoup en commun avec nos expériences spirituelles", Karl Pribram
Une autre clé de compréhension du monde ?
Cela évoque aussi les fractales, que je présente dans ce post Un pont vers l'infini : sublimes fractales
Sources
«Je n’ai jamais été capable de voir une séparation entre la science et la philosophie.
A l’origine, la science est une philosophie. Aujourd’hui, on croirait plutôt qu’elle ressort d’une espèce de technique. Notre monde moderne est tout entier en train de se ramener à des techniques et cela supprime la signification de toutes choses.
Les gens sont progressivement tombés dans ce piège et ont expliqué que tout ce qui n’est pas technique serait sans importance. Vous pouvez vous rendre compte de cette évolution historique de l’idéologie dominante. Mais on ne peut pas en déduire que cette thèse soit une vérité absolue. ", David Bohm
Et pour aller plus loin ...
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