"Seul ce qui change une vision du monde est important dans le long terme.", Jean Staune
Voici les principes tels qu'énoncés par Jean Staune pour une écologie positive :
1. Être bon au lieu d’être moins mauvais
L’écologie positive se démarque de l’approche de l’écologie classique en ce qu’il s’agit d’être « bon dès le départ » au lieu d’être « moins mauvais ».
Certes, une usine qui pollue moins constitue un progrès. Mais polluer moins signifie que l’on pollue encore, et que donc cette démarche n’est pas vraiment soutenable dans le long terme.
Alors qu’une usine qui dépollue l’eau, c’est à dire dont l’eau qui en sort est plus propre que l’eau qui y entre, ou qui dépollue l’air en l’aspirant et en le nettoyant des particules qu’il contient, contribue à la régénération de la nature. De telles usines ne sont pas une chimère, William McDonough, a déjà depuis longtemps conçu et mis en service de telles usines.
2. « Surcycler » et non pas seulement recycler
Un autre principe du mouvement “Cradle to Cradle”, en français « du berceau au berceau », crée par McDonough et son collègue ingénieur chimiste Michael Braungart, c’est de trouver des moyens de sur-cycler au lieu de recycler.
Ainsi, une bouteille de plastique est surcyclée quand elle est intégrée dans un vêtement polaire de luxe d’une marque de vêtement comme Patagonia au lieu d’être simplement recyclée dans un produit dont la valeur ajoutée ne serait pas supérieure.
3. La nature n’a pas de poubelle
Derrière cette constatation simple se cache une énorme ambition pour le monde de demain !
Nous devons supprimer toute forme de déchet car dans la nature, tout « déchet » est une ressource pour un autre organisme.
C’est ainsi que l’économie circulaire permet avec des déchets de brasserie de faire pousser des champignons puis de faire consommer par des porcs la partie non consommée par le champignon, porcs dont les excréments vont permettre de produire du gaz et des nitrates dont se nourriront des algues vertes qui seront mangées par certaines espèces de poissons.
Ou encore la récupération du marc de café qui permet de faire pousser des champignons puis de faire transformer en fibre pour vêtement le marc de café non consommé par le champignon et d’utiliser pour les chaussures Timberland le reste du marc de café non utilisé pour les vêtements.
Günter Pauli, expert mondial dans ce domaine, a rassemblé dans son livre "The Blue Economy" 200 projets ayant crée 3 Millions d’emplois avec 4 milliards d’investissement.
On touche là au cœur même de ce que peut être la société de demain, une croissance économique non seulement compatible avec l’environnement mais capable de le régénérer.
4. Faire des révolutions de couleurs
Les révolutions blanches, les champignons, jaunes, le bambou, ou vertes, les algues, recèlent un potentiel extraordinaire pour résoudre enfin les problèmes de la faim dans le monde.
On peut ainsi faire pousser 2 Milliards de champignons par an sur l’espace nécessaire pour nourrir 2 vaches.
L’écologie positive n’a pas peur de la surpopulation !
5. L’alliance du savoir traditionnel et de la technologie
L’écologie positive ne fait pas seulement que retrouver les savoir traditionnels comme la réutilisation des excréments animaux ou humains ou les mécanismes de l’économie circulaire pour le réemploi des déchets végétaux, elle allie à ces principes le développement de nouvelles technologies, comme la possibilité de remplacer la pétrochimie classiques par des raffineries fonctionnant avec de l’huile de chardon, plante n’ayant jusqu’ici aucune valeur marchande et n’entrant pas en concurrence au niveau de la terre nécessaire à sa croissance avec des activités agricoles classiques.
Une société comme Novamont est en train de révolutionner ce secteur en Italie.
Pour aller plus loin
Ce post Non, les idéalistes ne sont pas (uniquement) de doux rêveurs...
Concernant Jean Staune :
D'autres posts autour des sciences...et métaphysique dans la rubrique dédiée ici.
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En photo, réveil du jardin sous la pluie, 16 juillet 2020
